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Paris Photo 2018 : une édition d’un nouveau genre

Paris Photo 2018 : une édition d’un nouveau genre

Deux cents exposants en provenance d’une trentaine de pays et des milliers de photographies : du 8 au 11 novembre prochains, Paris Photo investit le Grand Palais pour une vingt-deuxième édition qui se propose, plus que jamais, de mélanger les genres. Au programme notamment : un nouveau secteur intitulé « Curiosa » et un parcours 100 % féminin.

 

Solo et duo shows de choix

On les guette depuis les allées et on aime s’y plonger : ce sont les solo et duo shows, offerts cette année par trente-neuf galeries du secteur principal. Du côté solo, la galerie Goodman rend un hommage attendu au grand photographe sud-africain David Goldblatt , décédé en juin dernier, tandis que Carlier/Gebauer réunit trois séries de l’Irlandais Richard Mosse , dont l’incontournable « Infra ». La galerie Sator laisse quant à elle l’intégralité de son stand à l’artiste grecque Evangelia Kranioti qui y expose sa vision contrastée de Beyrouth. Du côté duo, notons une présentation inédite, chez Cécile Fakhoury, de La Cour de François-Xavier Gbré et Yo-Yo Gonthier, installation collaborative montrée pour la première fois cette année en marge des Rencontres de Bamako, et une heureuse rencontre, chez Project 2.0, entre les portraitistes Denis Rouvre et Daniëlle Van Zadelhoff.  

  

 

Richard Mosse, Suspicious Minds, 2012. Courtesy the artist, carlier | gebauer, Berlin, and Jack Shainman Gallery, New York.  

 

Espaces réservés

Autour du secteur principal, différents espaces sont récemment venus enrichir l’offre de Paris Photo, que l’on aurait tort de contourner. Établi pour la quatrième fois dans le Salon d’Honneur, le secteur Prismes dédié aux propositions hors norme rassemble ainsi quatorze beaux projets dont une installation de la poignante série « Hiroshima Collection » de Hiromi Tsuchida. Inauguré l’an passé, le secteur Films est quant à lui de retour au cinéma MK2 Grand Palais où l’on peut, par exemple, approfondir sa connaissance de l’œuvre de David Goldblatt grâce au documentaire de Daniel Zimbler (jeudi 8 à 14h et vendredi 9 à 18h) ou s’offrir trois minutes de poésie avec Le Laveur de carreaux d’Anna Malagrida (vendredi 9 à 14h). Enfin, 2018 voit l’inauguration, sous l’escalier du Salon d’Honneur, d’un secteur thématique baptisé « Curiosa » qui aborde, pour sa première année, rapports au corps et questions de genre au travers d’une sélection d’images érotiques signées Nobuyoshi Araki, Natalia LL, Antoine d’Agata ou Édouard Taufenbach.

 

 

 

François-Xavier Gbré, Fleuve Niger, Segou, Mali, 2012 © François-Xavier Gbré – Courtesy Galerie Cécile Fakhoury.   

  

Femmes à l’honneur

Dans la lignée, signalons pour terminer que la foire remplace cette année son traditionnel circuit tracé entre ses allées par une personnalité (Karl Lagerfeld en 2017) par un parcours intitulé « Elles x Paris Photo » dessiné par la commissaire Fannie Escoulen. En réponse à la sous-représentation des femmes dans la photographie, cette dernière nous propose une relecture au féminin de l’histoire du médium, depuis les pionnières (Julia Margaret Cameron, Margaret Watkins, Lucia Moholy) jusqu’aux jeunes pousses (Lisa Sartorio, Wiame Haddad, Léa Bélooussovitch) en passant par les féministes des années 1970 (Arlene Gottfried, Renate Bertlmann, Joan Lyons) et les figures majeures de la scène actuelle telles que la talentueuse Viviane Sassen. Une promenade bienvenue à poursuivre au-delà du Grand Palais dans les lieux associés, et à compléter par une journée de conversations sur le sujet (jeudi 8).

 

 

 

Viviane Sassen, Heliotrope, 2018. Courtesy of the artist and TBW Books. 

 

Aurélie Laurière

 

À voir > au Grand Palais, avenue Winston-Churchill, Paris 8e.  Du 8 au 11 novembre de 12h à 20h (19h le dimanche).